L’Angora Turc n’a été importé en Europe qu’à partir du XVIIe siècle. En effet, des lettres de Pietro Della Valle (1586-1652) témoignent que celui-ci tomba amoureux de l’Angora Turc au cours d’un voyage en Turquie et en ramena quelques couples à Rome. C’est lui également qui fit la première description de la race. Suite à cette description, Nicolas Claude Fabri de Peresc (1580-1637) en ramena quelques spécimens de Turquie en France et devint le premier éleveur de la race en Europe. Ses chats plurent au cardinal de Richelieu et l’Angora Turc devient en peu de temps le chat le plus recherché à la cour du roi Louis XV.
Richelieu (1585-1642), posséda donc jusqu’à 14 angoras turcs avec qui il jouait le matin (il existe plusieurs toiles le représentant dans sa famille ou travaillant au milieu de ses chats).
Les Angoras Turcs revinrent sous le règne de Louis XV (1710-1774), son arrière-grand-père leur ayant préféré les canaris, perroquets et chiens. Louis le bien-aimé en possédait un du nom de Brillant qui venait dans sa chambre tous les matins et qui avait le droit de jouer sur la table du conseil pendant le conseil du roi.
Marie-Antoinette (1755-1793) en possédait six. Ses meubles auraient d’ailleurs été conçus de manière à ce qu’elle puisse y caresser ses chats.
Karl Linné (1707-1778), le naturaliste suédois qui établit la nomenclature binomiale de la classification systémique des organismes vivant (Cette nomenclature décrit que chaque espèce est désignée par 2 mots latins : le nom du genre auquel l’espèce appartient suivi d’un terme la caractérisant) donna le nom Catus angorensis à l’Angora Turc pour le distinguer du chat domestique (Felis catus) et du chartreux.
Georges-Louis Leclerc de Buffon quant à lui (1707-1788) décrivit dans son histoire naturelle (36 volumes parus de 1749 à 1789) les 3 races connues à l’époque : Catus domestic (européen), chat des chartreux et Catus angorensis (Angora Turc). Il décrivit ce dernier comme « un chat entièrement blanc, avec une robe douce et longue».